Sept heures trente le 29 Mai 2018, à Robion. Soleil et ciel serein – Météo France se serait-elle trompée? Nous prenons la route avec un brin d’espoir et pas mal d’inquiétude. Huit heures trente, à l’approche de Montélimar. Un mur de grisaille. Non, malheureusement, Météo France ne s’est pas trompée.
Et pourtant, quand nous arrivons tous à Pont de Veyrières, le ciel est couvert mais il ne pleut pas. Une belle montée, pas trop difficile, par Chirols et la châtaigneraie jusqu’au point culminant de la journée, à la chapelle Ste-Marguerite. On n’a pas la même belle vue dégagée que lors du repérage, mais l’endroit est agréable – de beaux rochers entourés de genêts en fleur, et nous avons même droit à une petite éclaircie ensoleillée pour le pique-nique. Mais à peine le dessert terminé, les choses se gâtent.
Nous continuons par la route goudronnée sous une pluie battante – une petite heure, mais assez pour que certains soient bien trempés. Le soleil refait son apparition quand nous arrivons à notre gîte aux Champs d’Aubignas, où nous laissons nos sacs et les marcheurs les plus mouillés, et entamons la descente par de belles calades, parfois un peu glissantes, pour rejoindre les voitures. Le soir, un bon repas aidant (et un cubi de rosé offert par Gaetan), la bonne humeur est au rendez-vous, avec un interlude musical improvisé par Gaetan à la guitare, et Renée, vocaliste.
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Le lendemain, pas de doute: on ne pourra pas faire la voie romaine et le chemin du beurre à Burzet, car des orages sont prévus sur le plateau ardéchois. On se décide pour un circuit alternatif: une double boucle dans la vallée de la Bourges au départ de Burzet. On a la chance de pouvoir visiter par un temps maussade mais sec ce petit bourg pittoresque, son église dédiée à Saint Bénezet et une partie du fameux calvaire et puis on se met en route. La pluie promise ne tarde pas à se manifester et on sort les capes.
Malgré tout, de très jolies vues à différents endroits sur la Bourges et nous admirons la belle maçonnerie du hameau ruiné d’Issarfol: il est un peu attristant de penser à tant d’efforts investis dans des maisons et des exploitations aujourd’hui abandonnées. Rentrés à Burzet, nous décidons de ne pas poursuivre avec la seconde boucle de l’itinéraire et rentrons manger à l’abri dans la belle salle en pierres apparentes gentiment mise à disposition par l’équipe du gîte.
L’après-midi, nous profitons des connaissances locales de Brigitte, qui nous fait visiter l’écomusée du moulinage de Pont de Veyrières: une fenêtre sur l’histoire de l’industrie de la soie dans l’Ardèche, qui autrefois faisait la richesse de la région. Étonnant de constater que le dernier moulinage n’a fermé ses portes qu’il y a une dizaine d’années. Au sortir du musée, grand soleil! Brigitte nous emmène visiter le village médiéval de Meyras, avec son lavoir original, ses belles maisons bourgeoises à la maçonnerie soignée, son passage des voûtes et ses nombreuses fresques murales, dont certaines en trompe-l’œil. De retour au gîte, la journée se termine par encore un repas excellent.
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Troisième jour, au petit déjeuner, il y a une décision difficile à prendre. Finalement, on renonce au circuit par Roche Fort et Fenadou au-dessus de Thueyts, car des orages sont prévus à partir de deux heures et nous serions très exposés sur les hauteurs.
On se décide pour un petit tour par le Pont du Diable et l’Échelle du Roi, complété par une boucle dans la vallée de l’Ardèche. Un site exceptionnel, avec ses colonnes basaltiques, le pont en dos d’âne enjambant la gorge escarpée, la montée dans une fissure dans la falaise. Nous revenons au village et descendons par l’Échelle de la Reine pour pique-niquer sur un pont sur l’Ardèche, moins spectaculaire que le Pont du Diable, mais au soleil!
Et le soleil reste avec nous tout l’après-midi, tandis que nous longeons l’Ardèche, jouissons d’un petit moment ludique en traversant un pont suspendu et retournons au village, avec son centre historique et son vieux château de Blou. Sur le trajet de retour à Robion, les orages promis arrivent, avec quelques heures de retard certes, mais avec d’autant plus de violence. Une fin éprouvante à l’escapade.
La conclusion à tirer: nous n’avons pas été gâtés par le temps, mais le moral est resté bon et l’équipe soudée. On peut passer de très bons moments ensemble même dans des conditions défavorables. Le gîte a été une découverte remarquable et la région est très belle et mériterait d’être revisitée une autre année.